Date: 2011-05-27 10:02 am (UTC)
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From: [personal profile] chani
Tu es très généreuse!

Bien sûr qu'on peut respecter une vision, et il en a en effet une, il ne suit pas les formules standardisées. Je pense qu'il a du grandir dans un environnement très religieux proche de ce qui est décrit par le biais de cette famille (autobiographie camouflée sous l'allégorie?):un père très Ancien Testament, une mère véhicule de la grâce à qui est voué un culte quasi marial(et en même temps elle est le symbole de Mère Nature), une banlieue façon Jardin d’Éden, un reptile introduit dans le sanctuaire (bon c'est un gros lézard mais quand même!), le péché et le mal qui se développent, des frères qui nous rejouent Abel et Caïn, une sorte de déluge, et à la fin tout le monde marche sur l'eau!


Mais il me semble qu'il s'affirme comme étant le vrai dieu de l'histoire ici en véritable démiurge cinématographique (après tout il nous refait le Big bang, la naissance de la vie, la chute et il nous donne sa version du salut) et que comme tu l'as senti, à l'arrivée il fait la promotion d'un panthéisme, où le divin n'est plus au ciel (contrairement à ce que disaient "les sœurs" ou la mère au début)mais ici-bas (d'ailleurs c'est la fin des contre-plongées, on tombe du ciel vers lequel on ne se projette plus, retour sur terre, Sean Penn quitte finalement sa tour et son hubris d'architecte)et donc dans la nature. C'est une manière de rejeter le Dieu biblique.

Le coup des dinosaures est assez ridicule (surtout la scène de la compassion du dinosaure pour l'autre à terre!!!)mais je vois ce qu'il a voulu dire puisqu'il suggère l'extinction de cette vie en montrant le météorite frappant la terre, ce qui est un écho à la vie humaine individuelle qui a aussi pris fin dans le récit, et je suppose que c'est une façon de dire que même s'il y a mort/extinction, la vie suit son chemin (elle ne s'est pas arrêtée avec la disparition des dinosaures) et ça n'est pas vraiment la fin (d'où la scène de réunion avec le fils/frère disparu à la fin...que la mère laisse finalement partir comme la nature a laissé disparaitre les dinosaures).

Tu vois je reconnais que The Tree of Life est riche, il y a des choses à analyser et à décoder (tout un travail sur les éléments aussi), mais je lui reproche le style, la forme (et aussi certains côtés que j'ai trouvés un peu gnagnans je dois l'avouer)qui font que pour moi le film est raté. Il paraît qu'il a été remonté des dizaines de fois et qu'il n'était pas près quand il a été présenté à Cannes, et a été remonté à nouveau in extremis. Pour moi Malick a péché par hubris en se prenant pour un théologien, voire le rival du Créateur (;- )).

Bref je pourrais lui pardonner tout le texte mystico-religieux mais pas le style du film tout en montage de plans fugitifs et en effets lourds(et je ne parle pas seulement des images de synthèses du discours cosmogonique ou microscopique, peu de mise en scène (à part quand il s'intéresse enfin aux gamins). Au début j'étais partagée entre l'ennui et le mal de tête.

Je me rends compte que je suis de plus en plus sensible à la forme, que ce soit au cinéma ou en littérature, ce qui me rend encore plus exigeante.
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